Cathédrale
Saints-Michel-et-Gudule

La Chaire de Vérité

Description :

Le meuble le plus impressionnant de la Cathédrale est sans doute sa monumentale chaire de vérité, d’où le célébrant prêchait autrefois.
En bois de chêne, elle a été réalisée en 1699 par Henri-François Verbruggen pour l’église Saint-Michel à Louvain. Cette œuvre fut transportée et installée dans la Cathédrale en 1776.
Cette chaire de vérité, exemple de l’art baroque tardif, appartient à la catégorie des sculptures narratives.

Le saviez-vous ?

Dans la partie inférieure, qui renvoie à la Genèse (premier livre de l’Ancien Testament), figure la représentation du récit de la désobéissance et du péché originel : l’ange de Dieu chasse Adam et Eve du Paradis terrestre parce qu’ils ont mangé du fruit défendu de l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal.

À gauche, un ange, armé d’une épée de flammes, garde l’autre arbre (l’arbre de la Vie) et fait un geste clairement dissuasif à l’intention d’Eve. Observez l’anxiété dans son regard.

A droite un squelette grimaçant représente le caractère mortel de l’homme, tombé dans le péché.

Entre les têtes d’Adam et Eve, on découvre le bout de la queue du serpent dont le corps se déroule jusqu’en haut de la chaire de vérité. Il est le symbole du Mal.

Tout au-dessus, un groupe de trois personnages représente la finale du Nouveau Testament, rappelant les mots de l’apôtre Jean dans l’Apocalypse : « Un signe grandiose apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. »

En effet, on aperçoit une femme debout sur un croissant de lune, couronnée de douze étoiles. Elle symbolise l’Église.

Cette femme a aussi été assimilée à la Vierge Marie. Aidée de l’enfant Jésus, la Sainte Vierge transperce la tête du serpent avec un glaive, qui n’est autre qu’une croix. Marie et Jésus sont, ensemble, victorieux du péché et du mal auquel le Malin a voulu associer Adam et Eve. Cette scène fait référence au Salut auquel tout être humain est appelé.

Les douze étoiles de l’Apocalypse ont également inspiré l’artiste qui a conçu le drapeau de l’Union européenne.

La partie médiane comprend une tribune d’où est communiquée la Bonne Nouvelle et un abat-voix tenu par deux anges en suspension dans les airs. Ce toit est destiné à amplifier la voix du prédicateur.

Dans la partie supérieure, au-dessus de l’abat-voix, des angelots relèvent un rideau : manière de dire que ce message est une révélation.

Sous la caisse de résonnance se trouve une colombe aux ailes déployées : c’est le symbole de l’Esprit Saint, qui inspire le prédicateur. Devant, sur la coupole, un médaillon contient le monogramme MARIA, celui de la vierge Marie.

Sur la rampe de gauche trône un perroquet, symbole de la rhétorique, l’art du bien parler, et au-dessus, un aigle, emblème de l’apôtre Jean l’Évangéliste.

Sur la face arrière de cette Chaire de Vérité, on peut encore observer d’autres animaux . Ceux qui couronnent certaines branches ont été réalisés par le sculpteur Jean-Baptiste Van der Haeghen. À l’origine, il y en avait huit : un renard, un coq, un singe (que vous pouvez voir sur cette photo), une tourterelle, un écureuil, un paon, un aigle et un perroquet.

Il ne reste plus que l’aigle et le perroquet (sur l’escalier de gauche). Les autres ont été volés à la fin du XXe siècle pendant les derniers travaux de restauration de la Cathédrale.

Admirez la végétation luxuriante, composée de feuillage de chêne. C’est une représentation du jardin d’Eden. Les rampes inférieures de l’escalier sont entourées d’une haie épaisse.

Ici encore, on peut observer une partie du corps du serpent, qui est représenté en entier, comme nous l’avons vu plus haut. Le serpent s’étend de la partie qui évoque le début du Premier Testament, avec l’épisode du Paradis terrestre perdu, jusqu’à la fin du Nouveau Testament, qui énonce la promesse du Paradis retrouvé.

Galeries :